Nicolas Penn est exploitant agricole à Croissant-Bouillet où il travaille avec sa mère. Nicolas élève des moutons de sélection de races Texel et Ile-de-France, ainsi que des poules pondeuses, et produit des légumes pour la grosse industrie (notamment des petits pois, des épinards et des haricots verts). Une chance, il pleut. Nicolas prend le temps de discuter, autour d’une tasse de café.
Nicolas s’est installé avec sa mère sur l’exploitation à la suite du départ en retraite de sa tante il y a maintenant sept ans. Mère et fils ont toujours cherché à diversifier leur production et leurs modes de commercialisation. C’est ainsi qu’à l’occasion d’un déplacement en France, ils ont l’idée du fameux distributeur à œufs automatique qui les a fait connaitre dans les environs. Disposé sur la route menant à leur exploitation, le petit cabanon propose 24h/24 – 7j/7 des œufs frais produits quelques centaines de mètre plus bas.
Concernant les évolutions de l’agriculture sur la baie de la forêt, Nicolas constate une diminution du nombre d’agriculteurs sur sa commune, ainsi qu’une augmentation de la taille des exploitations. Il observe que la modernisation des outils de travail, notamment avec l’arrivée de l’informatique et des nouvelles technologies, ont non seulement contribué à améliorer les conditions de travail des agriculteurs faisant ces choix de développement, mais ont aussi permis de pallier à un manque croissant de main d’œuvre dans le secteur agricole, notamment en zone côtière.
Sur le sujet des spécificités de l’agriculture littorale, Nicolas relève que le centre des terres – par exemple du côté de Bannalec ou Scaër – est beaucoup plus rural, dans le sens où il y a beaucoup plus de personnes issues ou travaillant dans le milieu agricole qui y vivent, en comparaison avec la zone côtière. « Je connais un marchand de semences de maïs, l’autre jour j’étais allé voir une visite d’essai, j’arrive y avait tous ses collègues qui jouaient au foot, y avait cinq ou six collègues qui jouaient au foot avec lui, ils sont du milieu agricole. Moi je joue au foot à Concarneau dans une petite équipe, je suis le seul dans le milieu agricole.«
Cette observation s’explique pour partie par l’attractivité touristique du territoire, qui a tendance à orienter et concentrer les activités économiques vers ce secteur. Elle justifie et renforce également la volonté du GAEC Sanceau de se tourner vers la vente directe. Pour Nicolas, le tout est de savoir tirer partie de ses atouts. C’est d’ailleurs aussi dans cette perspective qu’il a fait le choix d’installer des panneaux solaires sur les bâtiments de l’exploitation. En effet, la commune de Trégunc bénéficie d’un ensoleillement régulier tout au long de l’année, ce qui a permis à Nicolas de rentabiliser cet investissement très rapidement.